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  • Photo du rédacteurPhilippe Moreau

Trans-Australia 2018 J 40

Etape 40 – 16km après Kondinin – 46km avant Brookton // 77,20km – 14h58’

40ème journée déjà, et nous approchons de plus en plus de Perth. Même si assez étrangement, le paysage ne donne pas cette impression-là. Comme si nous allions jusqu’au dernier moment rester dans la ruralité la plus totale. Les champs s’étendent à perte de vue et les villages traversés sont toujours autant isolés. Mais peut-être sommes-nous trop impatients, car il reste encore plus de 200 kilomètres à parcourir.


Là où l’on peut néanmoins ressentir un changement, c’est dans cette fréquence à laquelle nous enchaînons les comtés. Alors que nous avons mis pratiquement deux semaines à traverser celui « Dundas » qui s’étendait de Border Village à Norseman, voilà qu’aujourd’hui nous en franchissons trois différents en une seule étape. Plus l’on se rapproche de la grande zone urbaine de Perth et plus les hameaux et plus les comtés qui vont avec s’accumulent.

Passage à Corrigin et notre David Bardot s’émeut devant un cimetière à chien. Un lieu joliment décoré qui a pris forme en 1974 alors qu’un local cherchait un endroit où enterrer son fidèle compagnon. Par la suite, d’autres ont décidé aussi d’y enterrer leur animal de compagnie. Le cimetière à commencé à avoir une certaine renommée, et depuis quelques années maintenant les bus touristiques au départ de Perth et qui se rendent à Wave Rock font une halte ici.


Corrigin vit principalement de l’agriculture, et ça tombe bien car cet endroit est situé en plein dans ce qu’on appelle la « Wheatbelt » (« la ceinture de blé »), une des neuf régions qui constituent la Western Australia. Et qui pourtant n’en comprend que 3% de sa population... Prenant la forme d’une large bande qui part de la côte au nord de Perth et redescend jusqu’au sud-est en entourant toute la zone urbaine, cette zone est parfaitement adaptée à l’agriculture et fourni les deux tiers du blé de l’état. Seul point noir au tableau, le défrichage nécessaire à la fin du 19ème siècle, afin de permettre une grande implantation de l’agriculture, à mis en danger de nombreuses espèces végétales.


Mais pas le temps de niaiser, car Philippe s’est fait mal un peu plus loin. Pas de chute à l’arrière du peloton, mais un trébuchage qui coûte cher. Le pied qui a permis de se rattraper a fait un faux mouvement, et le tendon est très douloureux. On part chercher de la glace à la station essence. Au ravitaillement suivant Philippe s’installe dans le camping-car et mange avec sa jambe tendue au milieu d’un bac de glaçons. Outre la douleur physique, on sent notre coureur atteint mentalement. Il en a juste marre de s’esquinter, et ne pense plus qu’à l’arrivée maintenant.


Le ciel se découvre en début d’après-midi, laissant apparaître des champs dont les différentes teintes de vert, jaune et brun se mélangent très joliment. Mais nous sommes bien les seuls à en profiter : Philippe se traine terriblement depuis son faux mouvement. Sa moyenne tient tout juste à 5km/h, et il est souvent coutume de dire que lorsqu’un coureur est en dessous de ce chiffre, il vaut mieux le stopper. Philippe demande ses bâtons de marche et continue tant bien que mal, sous le soleil qui tape. Fin de traversée vraiment compliquée pour notre coureur.


La journée se termine avec un kilométrage très honorable de 77,20 kilomètres. Avec un chrono de 14h59’. Ce soir ainsi que demain nous allons poser bagages à Brookton. Pratique, car cela nous évitera de devoir remballer toutes nos affaires au départ demain matin. Bonne nuit !




Total de la distance parcourue : 3574,7 kilomètres

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