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  • Photo du rédacteurPhilippe Moreau

Trans-Australia 2018 J 17

Dernière mise à jour : 18 oct. 2018

Etape 17 – Iron Knob - Cootra // 101,1km – 16h10’

Aaaah, quel plaisir de camper sans que le thermomètre ne descende en-dessous des 10 degrés… Quel plaisir de ravitailler au petit matin sans avoir les genoux qui grelottent… Quel plaisir de… Vous l’aurez compris, en ce début d’étape il fait bon. 12 degrés au départ, avec en prime un beau ciel nuageux bien d’chez nous dèh. Mais qui dit douceur matinale, dit mouches matinales… même si pour le moment elles ne sont pas très réveillées et restent à camper sur nos épaules. Si elles veulent juste que je leur serve de flixbus pour la journée, moi ça me convient.


Attention lever de soleil… on sort les appareils photo… bon okay, pas mal. Allez, ce matin on lui donne un 6/10. De bonnes idées mais manque d’ambition sur les dernières minutes. C’est qu’avec le temps on commence à devenir exigeants…


Ce matin Philippe nous fait une Lavilliers. Il a des idées noires. Il ne prend pas de plaisir. Enfin il se rectifie, oui il prend du plaisir à découvrir l’Australie et vadrouiller à nos côtés, mais en ce qui concerne la course à l’état pur, il est frustré. Il aimerait courir normalement, et pour l’instant il ne prend aucun plaisir à progresser dans cette posture un peu étrange, à mi-chemin entre la course et la marche. En fait il ne s’était pas imaginé devoir avancer de cette manière. Ça ne lui est jamais arrivé. Mais c’est pourtant le principe même de cette fameuse « zone inconnue » dont il me parlait l’autre jour : une fois dedans, il faut s’attendre à tout ! Et il faut garder à l’esprit que nous n’avons pas encore atteint la moitié de la course, et donc pour l’instant il faut serrer les dents et prendre son mal en patience car les sensations de course vont forcément évoluer par la suite.


Aujourd’hui notre route trace son chemin au milieu d’une végétation qui s’étend à perte de vue de chaque côté. Des eucalyptus par milliers… mais non d’une pipe qu’est-ce que c’est que ce pays infiniment grand et sauvage ? J’ai une pensé pour les premières personnes qui ont érigé ces routes. On aura l’occasion de reparler d’eux dans les jours qui viennent, mais franchement ils ont dû se lancer dans une sacrée aventure…


Deux groupes de cyclistes croisent la route de Philippe, et lui lancent de prompts encouragements en l’apercevant. Notre coureur va même jusqu’à taper la discut’ avec l’un des ravitailleurs. Et en anglais s’il vous plait ! « Yeah, I run from Sydney to Perth… a hundred kilometers per day… thank you… » et bah voilà ! La leçon d’anglais de l’autre jour a porté ses fruits ! Malgré tout, cela ne suffit pas à remettre notre coureur dans le jus, et il apparaît bien fatigué aujourd’hui. La nuit n’aura pas été réparatrice. Il demande même à faire une sieste dès le 42ème kilomètre. Sieste cependant refusée par son ravitailleur de toujours, Jean-Michel, qui lui propose en échange de s’asseoir et de prendre le temps de manger un ravitaillement supplémentaire.


Sur l’heure du midi, les nuages laissent passer le soleil l’espace d’une dizaine de minutes. Le temps pour nous de réaliser que le ce dernier tape très fort derrière le voile nuageux. Cependant la grisaille reprend très vite l’ascendant. Vous savez c’est le genre de journée où il fait gris, ne fait pas froid, ne pleut pas, et où le vent souffle tout doucement. Le genre de journée très agréable en fait, et typiquement normande.


Philippe Lecuyer, notre ostéopathe en liaison quotidienne avec Jean-Michel, nous appelle en milieu d’après-midi pour expliquer les nouvelles manipulations à faire sur le tendon de Philippe, douloureux depuis hier. En fait, c’est un peu comme si Jean-Michel était une sorte de robot auquel le docteur Lecuyer installe des mises à jour de façon régulière. « Alors aujourd’hui je vais t’expliquer les mouvements pour soigner… ». Et ce dernier s’astreint tous les soirs à prodiguer à Philippe les soins appris durant la journée. J’en connais un qui va se reconvertir en ostéopathe haut la main une fois la course terminée…


Notre coureur termine son étape à 101,1 kilomètres. Ce soir c’est rebelotte et l’on campe de nouveau avant de retrouver des commodités dès demain. Bonne nuit, ou plutôt bonne journée à tous.




Total de kilomètres parcourus : 1 639,8 kilomètres

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