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  • Photo du rédacteurPhilippe Moreau

Trans-Australia 2018 J 04

Dernière mise à jour : 17 oct. 2018

Etape 04 – Manildra – Bogan Gate // 102,5km – 14h44’

Les reliefs, qui ne sont déjà plus que des collines, commencent à s’estomper. Un peu comme une mer agitée qui retrouverait peu à peu son calme. Le paysage devient de plus en plus aride. La verdure des jours précédents commence à se mélanger à la terre rouge et ocre si caractéristique de l’Australie. Nous descendons tout doucement en altitude, ainsi ce matin nous ne sommes plus qu’à 500 mètres de hauteur. Et même si le départ se fait toujours dans le froid, la température monte bien plus vite et déjà en fin de matinée il fait plus de 20 degrés !


On ne compte plus le nombre de kangourous morts sur les bords des routes. Une vraie hécatombe. Les panneaux avertissant de leur présence sont pourtant là, mais ça ne les empêche pas de débouler n’importe comment sur le bitume. Parce qu’un kangourou, c’est quand même un sacré bestiau : les mâles peuvent atteindre jusqu’à 1m80 et peser jusqu’à 85kg. Et peuvent faire des sauts atteignant jusqu’à 13 mètres de long ! Il faut aussi savoir que les kangourous sont très craintifs. Déjà, n’espérez pas en voir en milieu de journée. Ils restent entre eux, loin de toute activité humaine. C’est surtout la nuit, à l’aube et au crépuscule qu’ils sont actifs, et que vous pourrez en apercevoir au bord des routes.


S’ils sont si craintifs, c’est en autre parce qu’ils ne sont pas protégés. En cause leur nombre très élevé (rendez-vous compte, on estime à près de 50 millions le nombre de kangourous en Australie, soit deux fois la population humaine du pays !). La chasse est donc autorisée, d’autant que leur viande est plutôt goûteuse. Mais il faut aussi se rendre compte que l’humain ne leur apporte rien : ils ne mangent que de l’herbe (et parfois des insectes selon les espèces), par conséquent ils se fichent éperdument de nos poubelles, ou de ce que les gens pourraient leur donner à manger. Et qui plus est, depuis la disparition de leur prédateur number one -le Diable de Tasmanie- ce sont les dingos et les chiens qui sont devenus leurs principaux ennemis. Bref s’ils ne sont pas en bon terme avec le meilleur ami de l’homme, mieux vaut pour eux ne pas faire copain-copain avec ce dernier.


C’est donc au loin dans les champs que nous les apercevons, mais dès que l’on arrête le véhicule c’est toujours la même histoire, ils partent tous en bondissant, jusqu’à être suffisamment hors de portée de nous et de nos appareils photo. Au final, il semblerait que les kangourous aient trouvé la solution pour être heureux, bien installés et avec une démographie croissante : vivre à l’écart de l’être humain !


Mais assez parlé d’eux et retour à la Trans-Australia. Quatrième jour de course donc, et déjà plus de 300 kilomètres au compteur pour mister Moreau. La petite alerte au tendon d’hier semble passée, mais comme l’avait annoncé notre coureur il va falloir faire avec jusqu’au bout de la course. Fingers crossed.


Nous traversons la seule et unique ville de l’étape en milieu de journée : Parkes. D’abord baptisée Currajong, puis Bushmen, elle obtient son nom définitif en 1885 en l’honneur de Sir Henry Parkes, un anglais qui par la suite enchaînera les mandats de premier ministre australien, et qui aura joué un rôle déterminant dans l’unification et la fédération du pays. Il est encore de nos jours considéré comme « le père de la Fédération ».

Aussitôt sortis de la ville et nous repartons dans la cambrousse. La circulation s’amenuise, les villes se font de plus en plus petites et rares… il semblerait bel et bien que le bush approche. Initialement nous aurions dû prendre une route plus au nord, menant à Dubbo, puis Cobar pour enfin arriver à Broken Hills. Mais il se trouve qu’il existe un autre chemin, plus court et emprunté par Patrick Malandain, l’actuel détenteur du record de la traversée de l’Australie, lors de sa traversée. Le problème est que cette route devient par moment une piste. Et quand je dis « par moment », je parle d’une portion de 400 kilomètres. Philippe a pris la décision de finalement couper par cet itinéraire qui nous fait quand même gagner 112 kilomètres. Le problème reste que notre camping-car ne peut pas prendre ces pistes. Enfin, il pourrait techniquement rouler dessus, mais s’il arrivait le moindre problème au véhicule cela pourrait poser de gros problèmes quant à l’avancée de la course, sans parler du prix du dépannage car ce type de véhicule n’est pas autorisé à prendre ce genre de route, et donc pas assuré dessus en cas de pépin. Nous sommes donc en pleine réflexion quant à la stratégie à adopter pour ces plusieurs jours de course sur piste, qui vont approcher à grand pas. Passé Kiacatoo le bitume laissera place à la terre, et il faudra alors avoir un plan solide pour que la course continue d’avancer sans encombre. Mais comme on dit, la nuit porte conseil, alors on se retrouve demain pour de plus réponses !


Total de kilomètres parcourus : 402,8 kilomètres

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