Le jour suivant sera teinté de beauté, avec la traversée de la forêt de Rambouillet, puis de la vallée de Chevreuse, mais elle sera aussi pour ma mémoire connotée côtes et descentes, et ça mes cuisses vont s’en rappeler un certain temps.
C’est ainsi que j’arrive en fin d’après-midi à GIF sur Yvette, synonyme pour moi de fin d’étape. Alors que je cherchais mon chemin, je croise un couple d’un certain âge, en pleine marche nordique qui, apercevant ma carriole, s’arrête et me demande :
Qu’est-ce que c’est que cette charrette ?
Et bien c’est ma maison ambulante !
Mais pourquoi tirez-vous donc cette charge ? Vous venez d’où ? Vous allez où ? Ça doit être bigrement difficile de marcher avec cet attirail ?
Ah non ça va pas trop mal, mais je ne marche pas, je cours !
Quoi ! Vous courrez avec ça, expliquez-nous !
J’explique donc mon projet et vois leurs yeux s’agrandir au fur et à mesure de mon explication, ils enchainent :
Mais vous avez une assistance ?
Non je suis seul, c’est le sens de ce défi « Zéro carbone » !
Mais vous êtes fou mon jeune ami, et vous dormez où ce soir ?
Et bien il faut que je me trouve un petit terrain au calme et surtout plat, pour planter ma tente !
Et bien mon jeune ami il y a ça à la maison, si vous pouvez nous attendre une petite heure, nous vous y conduisons après nos courses.
Et c’est ainsi que pour ce soir je plante ma tente sur la pelouse de Monique et Patrice et que la toilette se fera au jet d’eau du jardin. S’il fallait définir ces deux retraités de 81ans, je dirais gentillesse, confiance et curiosité. Le soir arrive et alors que je m’apprête à rejoindre les bras de morphée, je les vois tous les deux arriver avec une tisane :
Vous prendrez bien une petite infusion avec nous, avant d’aller au lit ?
Avec grand plaisir (… je ne suis pas trop infusion …)
Alors donc demain vous repartez pour combien de kilomètres ?
Entre 70 et 80, comme chaque jour, tout va dépendre du lieu pour le bivouac, mais logiquement ce sera en bord de Seine.
Vous partez pour quelle heure, on va vous préparer votre café.
Non c’est gentil mais je ne vais pas vous faire lever pour 6h30 quand même !
Vous savez, à nos âges, nous sommes réveillés de bonne heure, et puis c’est pas tous les jours que nous avons un campeur sur notre pelouse.
Voilà pourquoi j’ai eu droit à un beau petit déjeuner avant de repartir, une vraie belle rencontre.
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